Nous venons de publier un nouvel article détaillant la richesse des produits et pratiques utilisées en médecine traditionnelle à Mayotte. Cette publication est parue dans le Journal of Ethnopharmacology et est disponible en anglais en cliquant ici. Elle est le fruit du travail de mon doctorant Thibault Tam-Hui co-encadré par Cédric Bertrand (professeur des universités à l’Université de Perpignan) et Mohamed Haddad (chargé de recherche à l’IRD). En 2023, Thibault a interrogé une centaine de personnes dans différentes communes de Mayotte afin d’avoir une vision la plus exhaustive possible de la pharmacopée mahoraise. Au total, ce sont plus de 154 plantes médicinales qui ont été recensées dont certaines sont très utilisées comme le gros thym (Coleus amboinicus ou parauvi en shimaoré) employées pour traiter la toux, la fièvre et les maux de tête ou encore Woodfordia fruticosa (m’lazi en shimaoré) utilisé pour améliorer la libido. D’autres plantes moins utilisées mais spécifique à Mayotte ont également été citées comme l’aloès de Mayotte (Aloe mayottensis, shizya m’lili en shimaoré) employé pour traiter les blessures. La pharmacopée n’est pas constituée que de plantes puisque d’autres produits tels que la pierre de corail ou l’argile ont été mentionnées par les personnes interrogées. Les acteurs de cette médecine traditionnelle sont principalement des femmes dont certaines sont réputées pour leur connaissance sur toute l’île et sont dénommées « fundi ». On notera que ces personnes traitent principalement des affections digestives et respiratoires. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire la publication en cliquant ici. Bonne lecture !