Un nouvel article présentant les usages traditionnels cosmétiques de plantes utilisées sur l’île de Mayotte est paru en juillet 2024 dans la revue scientifique Heliyon. Ce travail a été produit par une étudiante mahoraise (Oumaynou Darouéche) en thèse à l’Université de Perpignan sous la direction du Professeur Cédric Bertrand. Lorsque Cédric m’a contacté pour aider Oumaynou sur ce projet, j’étais ravi de pouvoir explorer une autre facette de l’ethnobotanique. Et donc passer de l’étude des usages médicinaux de plantes à l’étude des usages cosmétiques. Nous avons travaillé pendant plus d’un an et demi pour aboutir à ce travail qui, au final, recense 470 recettes cosmétiques utilisées par 35 habitants de l’île de Mayotte. Dans ces 470 recettes, 83 plantes sont utilisées dont principalement : 1) le lait ou l’huile de coco (Cocos nucifera) très utilisé pour l’hydratation, faire briller la peau et nourrir les cheveux ; 2) les fleurs d’une espèce de jasmin endémique aux Comores et à Madagascar (Jasminum nummulariifolium) utilisée pour parfumer et embellir ; 3) plusieurs espèces de basilic (Ocimum spp.) dont les fleurs et les feuilles sont utilisées pour parfumer ; 4) les rhizomes de curcuma (Curcuma longa) utilisé principalement pour hydrater la peau et la faire briller; 5) et enfin le henné (Lawsonia inermis) dont les feuilles sont utilisées pour embellir et colorer la peau et les phanères. Un des produits cosmétiques traditionnels phare de Mayotte est appelé le msindzano, il s’agit d’un masque de beauté préparé à partir de différents bois dont le « bois de santal » de Madagascar (Santalina madagascariensis). Vous trouverez ci-dessous une illustration présentant les différents types de produits cosmétiques typique de Mayotte (A : poudre de zoukouba qui est une mixture de plantes parfumées utilisées pour préparer le matcha manu kantru ou le msindzano ; B : préparation du matcha manu kantru, un parfum naturel ; C : matcha manu kantru ; D : préparation du msindzano, le masque de beauté ; E : masque de msindzano ; F : gwéna pour embellir les yeux ; G : vatou mogné utilisé comme pierre ponce naturelle).

L’idée de cet article était de mettre en valeur les richesses des usages de la biodiversité de l’île de Mayotte et aussi d’aider la population mahoraise à mieux connaître les possibilités de valorisation économique de ces richesses.

Vous pouvez trouver l’article en cliquant ici. Bonne lecture !